Sirènade

Esprit_d'eau

photo: fr.narnia.wikia.com

Sirènade

*

En cultivant l’ennui

J’ai tari mon bonheur

Car J’ai versé sur lui

Tant de larmes, de sueur,

*

Trop de pluie qu’à trop boire

Toute l’eau de mon puits

Fuit par tous les regards !

Si regrettée depuis…

*

Je ne sais plus l’endroit

Même de cette source

Où j’ai puisé des joies

En dernières ressources

*

Fût-elle encore saumâtre

…Je m’en contenterais…

Pour de pierre et de plâtre

Rebâtir mon palais…

*

Autour d’une margelle

Symbole de la trace

Claire du frais autel

Au milieu de la place

*

Où viendraient à l’offrande

D’un humide baiser

Toutes lèvres gourmandes

Aux siennes s’apaiser

*

Les bouches se surprendre

Et se juxtaposer,

Vides sans être tendres

Aujourd’hui de s’aimer…

*

Je n’ai pas vénéré

L’eau de nymphes limpide

Sans m’y désaltérer

Mieux qu’à d’épais lipides

*

Se faisant au tuyau

Rondement épuisée

J’ai gâché son joyau

Précieux…l’ai liquidé !

*

(Mais serait-elle infâme

À n’y pas prendre un bain,

Homme plutôt que femme…

Et je boirais…du vin !)

*

Là n’est pas le sujet !

Mais le choix que j’ai fait

Me conduit désormais

Au fond d’un gobelet

*

À regarder cynique

À travers l’espérance

Ma bouteille en plastique,

Sa maigre transparence !

*

Le filet de ma vie

Couler au robinet

Retourner dans le trou

Vide de son creuset

*

J’ai perdu jusqu’au goût

Charnel de la soif,

J’appelle mon envie,

Glouglou de la carafe

*

Pour commencer disons…

Le bruit de ses cascades

Rendant grâce à Manon

Par cette sirènade

*

Pat le 26 juillet 2016

…et en hommage à Emmanuelle Béart dont je suis fan…

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19469000&cfilm=2339.html

Guérissons

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Photo Pat dans mon jardin

Guérissons

*

Je regardais le ciel

Par delà l’horizon

Sous un soleil de plomb

Qui dévorait les nuelles…

*

Toujours en pâmoison

Devant la démesure

De l’océan d’azur

Recouvrant ma maison…

*

Quand il est apparu…

A fouiller mon gazon

Après des limaçons,

Des vers… son nez pointu !

*

Caparaçonné d’aiguillons

Le dos rond mais piquant…

M’évoquer sur le champ

D’épineuses questions…

*

Un amour de hérisson

*

Pat le 24/07/16

Soleil à l’oeil

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Soleil à l’œil…mais crevé!

Soleil à l’oeil

*

Entre je veux et je peux…

Il y un peu…

De temps, de sommeil et de rêve…

De la chaleur mais pas le feu !

D’un soleil enfin ! qui se lève…

*

Pat le 23/07/2016

*

Il y a en tout homme un enfant qui sommeille…

Un rêve qui grandit, le fatigue et l’ensieste…

Pour engendrer… sorti de ses brumes célestes,

Ce bon père que l’on nomme au réveil : soleil !

*

Pat le 23/07/2016

Marie

Marie un prénom historique, éternel bien sur, plus encore que Anne ou Jeanne, un des plus répandu sans doute bien que je n’ai pas de statistiques sur le sujet et d’autant qu’on peut le « marier » à beaucoup d’autres et à l’infini le réactualiser.

A naviguer simplement sur les flots d’Internet, j’en connais plusieurs maintenant…Aucune qui ne soit indigne, bien au contraire, de porter ce prénom auquel forcément avec amusement j’espère, on associe des qualités précises, pour elles exigeantes étant donné le rapport à la Vierge.

Pour ma part je voulais simplement rendre hommage par un texte à toutes au travers de l’une d’elle, chère amie. Et pardon à celles que j’ai oublié de mentionner.

Marie

*

Marie courage terre à terre

Marie-Rose, Marie sauvage

Sait le bonheur d’être sur terre

Marie l’utile avec le sage

*

C’est que la vie n’est qu’un passage !

A défaut de pouvoir debout

Chaque jour de son voyage

Passer son corps par tous les trous…

*

Marie-France, Marie-Québec…

Marrie des ennuis qui l’assaillent,

N’a qu’une vie, doit faire avec

Un moral qui change de taille

*

Si Marie-claire est sombre, triste

De creuser la glace au foret,

Elle trouve alors une autre piste

Pour avancer dans la forêt

*

Marie-Laure, Marie-Louise

Ne dors jamais que d’une oreille

Et d’un œil de louve grise

Sans cesse sur sa meute veille

*

Marie-Line, Marie-Pierre

Jette des lignes par le monde

Comme des bouteilles à la mer

Sans attendre qu’on lui réponde

*

Marianne de sa maison,

Sur la terre de ses ancêtres,

Ses colères n’ont qu’une raison

Sauver ce qui peut encore l’être

*

Telle est Marie, amie fidèle !

Et puisque sa terre est bien ronde

Je ne suis jamais si loin d’elle…

Qu’elle n’ouïsse de ma rivière l’onde…

*

Quand je l’appelle Marie, Myriam…

Le jour où je suis dans la peine

Puisqu’aimer est son anagramme

Et son âme : une madeleine

*

Pat le 17/07/16