A la dérive

Poème tiré de notre article « l’Évangelia, l’épave oubliée de Costinesti » (mer Noire Roumanie) que vous pouvez retrouver complet sur : https://roomanies.com/levangelia-lepave-oubliee-de-costinest/ , récit d’un voyage estival de Mari.

A la dérive
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On prétend qu’ils reviennent… les nuits de pleine Lune
Et les jours de tempête, espérant à venir,
Marins et capitaine, un revers de fortune
Pour redresser la tête de leur fier navire…
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On peut apercevoir au lieu de son mouillage,
Barrant le paysage que des cormorans cernent,
Au ciel dès le soir, briller au bastingage
De l’imposant blindage… le feu d’une lanterne…
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Entendre aussi le vent siffler dans les coursives
Et remonter du fond depuis les écoutilles
Grinçantes jusqu’au pont, comme des voix plaintives…
De soutiers réclamant un port, du vin, des filles…
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Leur âme se souvient de ces lointains voyages,
Des antres coralliens, des mers plus profondes,
Plus propices endroits pour un glorieux naufrage…
Où ne s’enlisent pas les pensées vagabondes…
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De la proue qui tranchait des sillons dans l’écume,
Des voiles qu’ils saluaient en remontant les côtes
D’un geste de la main, d’une corne de brume,
Dans le respect commun, les barques et les yachts…
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Et du rugissement puissant de la machine,
Quand frappaient les soupapes faisant vibrer les tôles
De tout le bâtiment… dont gît brisée l’échine
Que maintenant happent, lapent des vagues molles…
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Avant les grands tankers, les porte-containers…
Lui, de fonte et d’acier, conçu de bel ouvrage
Pour affronter la guerre ! pas vingt années derrière
S’en venir s’éventrer à Costinesti-plage !….
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Les oiseaux en ont fait désormais leur asile
Les entrailles ont rendu leur surprenant mélange
Qu’ont bien bu de ce fret les bigorneaux de l’île…
Enfin… ce qu’ils ont pu de la pulpe d’orange…
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… Il reviennent aussi pour chercher le trésor
Que nul n’a découvert encore au fond des cales,
Un mystère dont la mer Noire a scellé l’abord…
Le secret ramené d’une dernière escale…
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Ces révélations sont… paroles d’évangile !
Car des admirateurs qui le voient de la rive,
Ce monstre à l’horizon de fer chaussé d’argile…
Tous ont pour lui le cœur qui part à la dérive….
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Pat pour l’Evangelia…