Tu ne dois pas partir
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Tu ne dois pas partir ! Dehors…
Tous les méchants ne sont pas morts,
Il te reste des chevrotines
Pour nettoyer ta carabine…
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Tu ne dois pas partir ! Dessous
N’est qu’une simple boîte à clous !
Et sans outils, sans atelier,
Tu n’as pas fini de râler !
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Tu ne dois pas partir ! Demain
N’est qu’un dépôt de magasin
Où s’amoncellent pêle-mêle
Tous les os que les pelles mêlent…
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Tu ne dois pas partir trop bas
Où la vox déi rendra
Trop juste… injuste ta parole
Plus sentencieuse qu’une école…
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Tu ne dois pas partir si tôt !
Nous rigolions !… comme des sots !…
Nos plaisanteries sur le sort
N’ont pas empanaché la mort…
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Tu ne dois pas partir ! J’ai peur…
De n’être pas à la hauteur !
Ô! comme j’aimais bien ta frime !
Demain sans toi serait un crime !
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Tu ne dois pas te foutre en l’air !
Pour un cancer ! Déjà les vers…
Sur la terre rongent nos bouilles !
Mais sait-on de quoi l’éther grouille ?
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Tu ne dois pas partir ! L’envers
Ne laisse pas faire la lumière
Son œuvre d’illumination
Des esprits corrompus et cons… !
*
Tu ne dois pas partir ! Voyons !
De la même manière dont
Les gens offrent à l’art posthume
Le choix d’exhiber leur costume…
*
Tu ne dois pas partir ce soir
Du mal tapis dans le noir !
Sacrifier à la médecine
Le palpitant de ta poitrine !
*
Tu ne dois pas partir ! Au fond
De nos cœur sans horizons !
Tant qu’il reste des murs de pierre
Devant… Nos rigides paupières….
*
Pat le 04 novembre 2014
Je crois lire une sorte d’hymne à la vie qui palpite encore, une révolte contre le sort et le mal qui s’acharnent… Et surtout la puissance de l’affection pour retenir la personne « qui ne doit pas partir » parce que c’est tout simplement impossible qu’elle s’en aille ! Oui, je crois sincèrement qu’avec de tels sentiments, ça vaut le coup de rester et de se battre…
Amicalement
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C’est exactement ça Emma!!! Une personne connue, aimée dans la pleine force de son âge et de son tempérament qui s’en va…me semble tout à fait impossible! La vie est un combat mais la joie, un tel mérite !!! C’est très gentil d’être passée me voir. Je vais me rendre chez toi pour voir aussi…curieux.
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Une prière au Temps qu’on voudrait suspendu, qui percerait toute carapace, tant l’extrême sensibilité qui sert de trame à ton poème touche au cœur.
Amical salut
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Je veux bien que les choses, le temps avancent…mais sans avoir les poches trouées et nous semer comme des petits cailloux sur un chemin désert. J’aime bien tes commentaires toujours réfléchis et pertinents. Bon week-end.
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la force de tes mots sont là Patrick
non il ne faut pas partir ! Non !!!!
je te souhaite un beau samedi l’ami
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Merci, j’essaye d’y mettre un peu d’humour en même temps…et j’espère qu’on sent la joie d’exister. Grand salut à toi aussi.
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Bonjour mon frère, Dois-je te dire à quel point celui là plus qu’un autre m’a … troubler ! Merci pour cette belle écriture …
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Je sais…j’y ai pensé forcément mais je t’offre mes « bons vers » pour dévorer les méchants!
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Si quelqu’un m’aurait adressé de tels mots, j’aurait tout fait pour pouvoir rester…
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Oui mais parfois la maladie ne le permet pas…J’espère que personne jamais ne te dira ces mots, mais d’autres encore plus beaux.
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ça me touche beaucoup Pat! Merci!
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La maladie est la plus forte ,j en sais quelquechose; pourquoi ma fille?cette sale maladie a été la plus forte
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Oui, pourquoi l’un plutôt que l’autre mais je crois que bien souvent, dans la maladie, il y a des prédispositions très tôt. En tous cas, mon frère était fragile et de plus, il ne s’est pas épargné. Bisous Dany. Ce texte, je l’avais écrit au début de sa maladie, en 2014, et je suis ému de lire son commentaire (anonyme).
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